Informations clés

Les répercussions des tremblements de terre dépendent de l’intensité des secousses et de la solidité des bâtiments. Les zones à forte densité de population et de construction subissent des conséquences de plus grande ampleur.
En général, les tremblements de terre se produisent sans qu’aucun signe avant-coureur ne se manifeste. Les répliques peuvent être tout aussi dangereuses, car elles occasionnent des dégâts supplémentaires et augmentent le stress psychologique des communautés touchées, mais également des travailleurs humanitaires.
Il faudra probablement déployer de nombreuses équipes médicales, de recherche et de secours.

Principaux effets sur la santé

Problème de santé	Facteurs de risques
Traumatismes ou blessures	La plupart des traumatismes (75 %) sont dus à l’effondrement des bâtiments, mais des glissements de terrain ou des tsunamis provoqués par le tremblement de terre peuvent causer d’autres blessures. Le pic de décès et de blessés est en général atteint dans les 72 heures.
Maladies diarrhéiques	Les tremblements de terre peuvent provoquer une interruption de l’approvisionnement en eau, endommager et détruire les installations d’assainissement et entraîner de mauvaises pratiques d’hygiène.
Maladies respiratoires, cutanées et évitables par la vaccination	Les déplacements massifs de population et les hébergements d’urgence communs surpeuplés, associés à de mauvaises conditions d’hygiène, peuvent provoquer des maladies respiratoires et cutanées. Un tremblement de terre de grande ampleur peut causer des dégâts considérables aux établissements de santé et perturber les services de santé de routine, tels que les programmes de vaccination, accentuant ainsi le risque de transmission des maladies évitables par la vaccination.
Maladies à transmission vectorielle	Un tremblement de terre peut occasionner un effondrement des services d’assainissement et de gestion des déchets solides, entraînant ainsi une prolifération de moustiques dans les eaux stagnantes et, quelque temps après, une transmission accrue de la dengue, du chikungunya et/ou du paludisme. D’autres vecteurs tels que les rats peuvent être porteurs de maladies et proliférer en raison des mauvaises conditions d’hygiène. Ils seront ainsi en contact plus étroit avec les humains, ce qui augmentera le taux d’incidence de la leptospirose.
Répercussions néfastes sur la santé en général	Les tremblements de terre peuvent provoquer des destructions et des dégâts dans les établissements de santé et au niveau de leurs stocks, ce qui perturbe non seulement la fourniture de soins de santé primaires, notamment ceux de santé maternelle et infantile, et l’accès à ces derniers, mais également les services essentiels de prise en charge des maladies chroniques non transmissibles.

Actions prioritaires pour les équipes ayant une capacité d'intervention en santé publique et communautaire

Mesures immédiates	Assurer les premiers soins et le transport en ambulance des personnes blessées. Identifier les principaux facteurs de risques de maladies et mener les activités de prévention et de préparation qui s’imposent. Se rapprocher des autorités et les aider à gérer les sources potentielles de contamination toxique.
Surveillance	Évaluer les mécanismes de surveillance existants (le cas échéant) et déterminer, si nécessaire, dans quelle mesure la Société nationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge pourra contribuer aux efforts de surveillance communautaire. Établir un système de surveillance communautaire si besoin.
Interventions communautaires et mobilisation sociale	Mener des activités de communication sur les risques et d’engagement communautaire (RCCE) axées sur la prévention des maladies associées au manque d’eau, d’assainissement et d’hygiène. Encourager la mobilisation sociale en faveur des campagnes de vaccination d’urgence si besoin. Veiller à ce que des procédures de gestion en toute sécurité des dépouilles humaines et animales soient en place. Garantir l’accès à des services de santé mentale et de soutien psychosocial aux membres des communautés et aux employés/volontaires. Ces services peuvent comprendre (sans s’y limiter) : une évaluation régulière des besoins en la matière ; la fourniture d’informations actualisées sur la situation en coopération avec les autorités ; la formation des volontaires à la fourniture d’un soutien psychosocial ; le recours à des équipes mobiles assurant diverses formes de soutien ; la proposition de services de soutien psychosocial dans les centres d’évacuation/d’accueil ; la fourniture d’une aide spéciale aux groupes vulnérables ; la collaboration étroite avec les autorités dans la recherche des familles ; la coordination des différents services afin de fournir des soins supplémentaires. S’assurer que les populations touchées ont accès à des vêtements et à des logements appropriés. Soutenir les victimes de violences sexuelles et fondées sur le genre. Contribuer au rétablissement des liens familiaux. Détecter les cas de maladies à haut risque au sein de la communauté (voir la liste des fiches maladies ci-après) et orienter les malades vers les structures de santé identifiées au préalable. Il faudra prévoir des voies d’orientation, c’est-à-dire recenser les établissements de soins de santé primaires existants et évaluer les normes minimales de soins de qualité ainsi que leur accessibilité (en tenant compte des obstacles géographiques et financiers).

Pour les équipes dotées de capacités d’intervention clinique supplémentaires

Veuillez toujours vous référer aux directives locales ou internationales pertinentes en matière de gestion clinique des cas.

Parmi les interventions essentielles de soins de santé primaires après un tremblement de terre figurent les suivantes:

Veiller à ce que les équipes de secours et les équipes médicales travaillent en étroite collaboration dans le triage et la prise en charge immédiate des patients grièvement blessés.
Assurer un premier triage et dispenser des soins aux personnes souffrant de traumatismes, d’asphyxie, de brûlures et à celles ayant été exposées à différents risques.
Orienter et transporter les patients vers des établissements de santé secondaires, si nécessaire.
Soigner les blessures légères et vacciner les personnes contre le tétanos.
Assurer la continuité des services de base, y compris en matière de santé maternelle et infantile.
En cas de perturbation des services, mobiliser et/ou soutenir les autorités afin qu’elles garantissent l'accès des patients atteints de maladies non transmissibles et nécessitant des soins palliatifs aux services et aux médicaments dont ils ont besoin.
Mener des interventions de soins de santé primaires spécifiques aux maladies diarrhéiques, aux infections des voies respiratoires, à l’hépatite A, à la fièvre typhoïde, aux infections cutanées, aux morsures de serpents et aux piqûres d’insectes.
Prendre en charge les malades atteints du paludisme, de la dengue et d’autres maladies à transmission vectorielle.

Fiches maladies qui peuvent être pertinentes

Hépatite A

Rougeole

Paludisme

Choléra

Infections respiratoires aiguës (IRA) : Grippe (aviaire et saisonnière)

Chikungunya

Dengue

Diphthérie

Maladies diarrhéiques

Hépatite E

Méningite à méningocoques

Coqueluche

Poliomyélite (polio)

Rubéole

Fièvre typhoïde

Fièvre jaune

Infection à virus Zika (Zika)