Risques chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires
Informations clés
- Les risques chimiques découlent du rejet, involontaire ou délibéré, d’une substance potentiellement dangereuse pour l’être humain ou l’environnement (comme les agents neurotoxiques et vésicants, ou les produits chimiques industriels toxiques).
- Les risques biologiques comprennent les flambées de maladies infectieuses, les épidémies, les pestes animales et les infestations d’insectes. Ces dernières sont définies comme une arrivée, une prolifération ou une éclosion envahissante d’insectes ayant des conséquences pour les êtres humains, les animaux, les cultures et les produits périssables. Chaque année, les insectes sont à l’origine de pertes de récoltes considérables au niveau mondial. Ces risques biologiques devraient être accentués par les changements climatiques.
- Les risques radiologiques concernent toutes les autres sources de radiation.
- Les risques nucléaires comprennent les rejets accidentels ou intentionnels de matières radioactives potentiellement dangereuses issues de la fission ou de la fusion nucléaire, comme celles pouvant provenir de centrales électriques, de réacteurs de recherche ou d’armes nucléaires.
- Les risques liés à la contamination par les armes découlent de la contamination engendrée tant par les armes classiques (engins explosifs, mines terrestres, etc.) que par les incidents chimiques, biologiques, radiologiques ou nucléaires.
Les incidents peuvent être aigus ou chroniques, issus d’une source connue ou inconnue, localisés ou étendus.
Les risques peuvent être véhiculés par l’air, par l’eau, par la nourriture ou par l’intermédiaire des sols contaminés. Une autre source de préoccupations tient au fait que la plupart des agents CBRN sont invisibles, inodores ou impalpables, ce qui les rend difficiles à détecter. La fréquence croissante de catastrophes liées au climat, comme les feux de forêt et les inondations, accroît également les risques d’incidents « NaTech », soit des accidents technologiques provoqués par des aléas naturels.
Principaux effets sur la santé
Problème de santé | Facteurs de risques |
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Les effets sur la santé dépendent de l’agent, de la dose et de la voie d’exposition. L’agent peut être irritant ou présenter un degré de toxicité spécifique. Il peut contaminer la peau et les yeux, être inhalé ou ingéré, ou contaminer une personne par le simple fait de se situer à proximité. Les effets sur la santé, qui vont des malaises et lésions jusqu’aux maladies graves et à la mort, peuvent être temporaires ou de long terme, et ils peuvent se manifester immédiatement ou après un certain temps. Ces effets sont souvent aggravés par des réactions psychologiques négatives provoquées par l’incertitude quant à l’ampleur ou aux conséquences de l’exposition. Parmi les principales causes de mortalité associées aux risques CBRN figurent la défaillance multiviscérale, l’insuffisance respiratoire et les troubles neurologiques comme les crises convulsives, le coma et les attaques cérébrales. On parle d’exposition aux radiations lorsqu’une ou toutes les parties du corps sont irradiées. Les radiolésions aiguës peuvent provoquer une lésion localisée (généralement cutanée, entraînant des rougeurs, une ulcération et parfois une nécrose/mort des tissus) ou une maladie systémique aiguë. Plus la dose de radiation est élevée, plus le risque de mortalité augmente. Malnutrition Les risques CBRN peuvent entraîner des pertes de denrées alimentaires. Par exemple, les infestations d’insectes peuvent provoquer des pertes de stocks alimentaires et de récoltes, ce qui accroît le risque de malnutrition. De même, la contamination chimique ou nucléaire des terres agricoles peut réduire le nombre de terres arables ainsi que l’accès à l’eau destinée à la production alimentaire, ce qui accroît également le risque de malnutrition. |
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Actions prioritaires pour les équipes ayant une capacité d'intervention en santé publique et communautaire
Mesures immédiates |
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Surveillance |
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Interventions communautaires et mobilisation sociale |
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Ressources complémentaires :
- Lignes directrices élaborées pour aider le Réseau de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge à mieux gérer les risques associés à la contamination par les armes qui découlent de la présence d’armes classiques et/ou d’agents nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques. Elles fournissent des directives pour l’élaboration et la conduite d’interventions liées à la sensibilisation aux risques et aux comportements plus sûrs visant à réduire la probabilité que des collaborateurs, des volontaires et des personnes civiles soient victimes d’accident. Ces lignes directrices contiennent des informations clés sur l’évaluation, l’élaboration, la mise en œuvre et le suivi d’activités destinées à faire mieux connaître les risques et à promouvoir un changement dans les comportements des collaborateurs du Mouvement et des communautés affectées. Elles peuvent être consultées à l’adresse suivante : https://www.icrc.org/fr/publication/4381-increasing-resilience-weapon-contamination-through-behaviour-change.
- Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a élaboré une brochure afin de sensibiliser aux mesures de base permettant de se protéger et de protéger les autres en cas d’incident nucléaire, radiologique, biologique ou chimique. Cette brochure est disponible à l’adresse suivante : https://www.icrc.org/fr/publication/4137-nuclear-radiological-biological-and-chemical-events.
- Organisation des Nations Unies, 2022. Invasion d’insectes. Disponible à l’adresse suivante : https://www.un-spider.org/fr/category/disaster-type/invasion-d%E2%80%99insectes.
- Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, 2022. Les risques technologiques et biologiques. Disponible à l’adresse suivante : https://www.ifrc.org/fr/node/1348.
- Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, 2021. Chemical, biological, radiological and nuclear hazards (Risques chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires). Disponible à l’adresse suivante : https://www.ifrc.org/media/13381.
- OMS/Europe, 2008. Public Health Significance of Urban Pests (Incidence des parasites urbains sur la santé publique). Disponible à l’adresse suivante : https://www.euro.who.int/__data/assets/pdf_file/0011/98426/E91435.pdf.
- Pour aider les communautés à se préparer en cas de crise ou de situation d’urgence : Centre sur les moyens de subsistance, 2020. Manuel d’actions faciles de volontariat, Section 11 : Alerte précoce action précoce. Disponible à l’adresse suivante : https://www.livelihoodscentre.org/documents/114097690/114438848/Section+11+-+Early+warning_BRC+French+Handbook+A4.pdf/8fabad04-9b05-9919-1f7d-f25a2cfbe620?t=161823520
Veuillez toujours vous référer aux directives locales ou internationales pertinentes en matière de gestion clinique des cas
Parmi les interventions essentielles de soins de santé primaires figurent les suivantes:
- Veiller à ce que tous les employés effectuant des tâches cliniques soient formés à la sécurité CBRN et comprennent les risques et les précautions nécessaires à prendre pour ne pas se mettre en danger. Au moindre doute, assurer une coordination avec les autorités locales compétentes avant d’intervenir.
- Mettre en place un système efficace de triage, de prise en charge et de transport en ambulance des personnes exposées aux risques et les orienter vers des soins de niveau secondaire.
- Assurer la prise en charge des besoins psychologiques.
- Assurer la continuité des services essentiels, y compris ceux de santé maternelle et infantile.
- En cas de perturbation des services, mobiliser et/ou soutenir les autorités afin qu’elles garantissent l’accès des patients atteints de maladies non transmissibles et nécessitant des soins palliatifs aux services et médicaments dont ils ont besoin.
- Soigner les blessures légères et les infections cutanées. Vacciner les personnes contre le tétanos si nécessaire.
- Si les autorités locales en font la demande, aider à l’administration de comprimés d’iodure de potassium. Il faut savoir que l’iodure de potassium est seulement utile dans des situations spécifiques, pour certains groupes de populations, et qu’il protège uniquement la thyroïde. Veuillez noter que les comprimés d’iodure de potassium utilisés à la suite d’une exposition aux radiations nucléaires ne sont pas identiques aux compléments alimentaires à base d’iode.