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Séance 1.4. Questions touchant à la gestion des épidémies et des infections

Dernière mise à jour 2022-04-14

À la fin de cette séance, vous serez en mesure : 

  • de comprendre pourquoi une épidémie peut survenir après une catastrophe naturelle; 
  • d’expliquer que faire des dépouilles mortelles pour empêcher les épidémies ; 
  • de décrire l’approche Un monde, une santé.

Partie 1.4.1. Catastrophes et épidémies

Des catastrophes naturelles touchent régulièrement de nombreuses régions du monde, et elles ont généralement des effets dévastateurs sur les populations et leurs biens. Elles font beaucoup de morts et de blessés, et entraînent une hausse du nombre de malades. Elles peuvent aussi obliger les gens à quitter leur ville et leur logement du fait des destructions.

Les catastrophes naturelles n’ont pas toutes les mêmes effets sur les populations. Certaines, comme les tremblements de terre, font beaucoup de morts, de blessés et de personnes déplacées, tandis que d’autres, comme les inondations ou les sécheresses, causent généralement moins de décès et de blessures, mais touchent souvent les cultures locales et l’approvisionnement en nourriture et en eau potable.

Pour comprendre comment les infections et les épidémies surviennent et se développent pendant et après les catastrophes naturelles, il nous faut comprendre comment les effets de ces catastrophes favorisent le développement de différents types d’épidémies. Abordons d’abord les effets des catastrophes naturelles sur la population.

Comme nous l’avons indiqué, les catastrophes naturelles peuvent donner lieu à des situations qui favorisent la propagation d’épidémies. De nombreux types d’épidémies, comme celles de diarrhées et d’infections respiratoires, sont particulièrement susceptibles de se déclarer après une catastrophe naturelle; d’autres, comme les épidémies de paludisme, ne sont pas à écarter.

Pour comprendre cela, il faut se souvenir de ce qui favorise la propagation des épidémies.

Participez

Citez diverses sortes de catastrophes naturelles et indiquez quels effets elles peuvent avoir sur les individus et les communautés sinistrés.

Il est souvent plus difficile de faire face à une épidémie après une catastrophe que dans d’autres situations. En effet, les catastrophes réduisent généralement la capacité des dispensaires et des hôpitaux d’accueillir et de soigner les malades, interrompent les programmes de promotion de la santé communautaire et de prévention des maladies, et aggravent la situation globale de la population.

Nous faisions allusion plus haut aux personnes vulnérables aux épidémies. En regardant le tableau que nous avons créé, vous constatez que beaucoup de gens sont fragilisés après une catastrophe naturelle, parce qu’elle provoque une détérioration des conditions de vie et de logement, des structures d’assainissement, de l’approvisionnement en nourriture et en eau, et qu’elle peut aussi provoquer des mouvements de population.

Travail en groupe

En petits groupes, rappelez-vous ce qui favorise la propagation des épidémies. Discutez du rapport entre les catastrophes naturelles, leurs effets et les épidémies, et résumez-le en une phrase.

Inspirez-vous de l’exemple ci-dessous :

Les tremblements de terre obligent les gens à quitter leur maison pour vivre dans des tentes ou des abris temporaires, dans des conditions de surpeuplement, ce qui favorise la propagation d’infections respiratoires.

Chaque groupe travaillera sur l’un des types de catastrophes suivants : Tremblements de terre

Inondations

Glissements de terrain

Tempêtes

Tsunamis

Crises de réfugiés

Sécheresses et famines

Inscrivez toutes les phrases sur le tableau ou sur une grande feuille de papier et discutez-en.

 

Partie 1.4.2. Les dépouilles mortelles dans les situations de catastrophe naturelle

Après la plupart des catastrophes naturelles, la peur est grande que les dépouilles mortelles ne provoquent des épidémies. Cette idée reçue est véhiculée à tort par les médias ainsi que par certains professionnels de la santé et des catastrophes.

Les dépouilles mortelles ne provoquent pas d’épidémies après une catastrophe naturelle!

Ces rumeurs mettent les autorités sous pression et peuvent les pousser à prendre des mesures inutiles comme le creusement de fosses communes et la vaporisation de désinfectants. Cela ajoute à la détresse psychologique des proches des victimes de la catastrophe et risque de leur poser des problèmes juridiques.

Il est très important de savoir que les survivants risquent, beaucoup plus que les morts, de propager des maladies.

Infections et dépouilles mortelles

Les personnes qui meurent à la suite d’une catastrophe naturelle périssent normalement des suites de blessures, par le feu ou la noyade. Elles ne meurent pas d’infections. Au moment de leur mort, ces personnes sont rarement atteintes d’infections qui causent des épidémies. La plupart des germes à l’origine des infections ne survivent pas plus de 48 heures dans les dépouilles mortelles.

Risques pour d’autres personnes

Le risque pour d’autres personnes est faible parce qu’en général, on ne touche pas les morts. Le risque de boire de l’eau de sources contaminées par les matières fécales (selles) libérées par les morts n’est pas nul, mais il est mince.

Risques pour ceux qui s’occupent des dépouilles

Les personnes qui s’occupent des restes humains (corps) courent un léger risque, si elles sont en contact avec le sang et les selles, d’infections comme l’hépatite (infection du foie), le VIH, la tuberculose ou d’infections gastro-intestinales. Les équipes chargées de la récupération des dépouilles dans des endroits dangereux, comme les décombres de bâtiments, risquent aussi d’être blessées.

Consignes de sécurité pour ceux qui s’occupent des dépouilles dans les situations de catastrophe naturelle

En tant que volontaires, vous pouvez être appelés à vous occuper des dépouilles après une catastrophe naturelle. Il est important de connaître les précautions à prendre pour se protéger des infections et éviter de les propager. Une hygiène élémentaire vous préservera des infections que vous pourriez contracter au contact du sang et d’autres liquides corporels.

Lorsqu’ils s’occupent des dépouilles, les volontaires doivent respecter les précautions suivantes :

  • Porter des gants et s’en débarrasser correctement après chaque utilisation. 
  • Se laver les mains à l’eau et au savon après s’être occupés des dépouilles et avant de manger. 
  • Éviter de s’essuyer la figure ou la bouche avec les mains. 
  • Laver et désinfecter tous les véhicules, équipements et vêtements utilisés pour le transport des dépouilles. 
  • Le port de masques n’est pas nécessaire, mais ceux-ci devraient être fournis sur demande si cela peut rassurer les esprits. 
  • Être vaccinés contre l’hépatite B.

Partie 1.4.3. Les dépouilles mortelles dans les situations d’épidémie

Les personnes qui succombent à des épidémies meurent en raison d’une infection. Toutefois, la plupart des germes ne survivent pas longtemps après la mort d’une personne. La majorité des maladies infectieuses ne sont pas transmissibles après la mort de la personne porteuse. Pendant les épidémies, vous devez respecter les précautions normales mentionnées ci-dessus lorsque vous aidez les familles à s’occuper des dépouilles en toute sécurité.

Cela étant, il existe des exceptions. L’Ebola et la fièvre de Marburg, notamment, sont des infections très contagieuses, qui peuvent être transmises par les dépouilles de personnes infectées. Des précautions particulières doivent être prises pour s’occuper des corps dans le cas de ces épidémies, et il est vital de porter un équipement de protection personnelle (EPP) complet.

Une formation spécialisée est nécessaire pour aider les familles et les communautés touchées par des épidémies à s’occuper des dépouilles de manière sûre et digne. Si votre zone est touchée par une épidémie de maladie pouvant être transmise par des dépouilles infectées, des équipes spécialisées seront formées pour soutenir la population.

Les volontaires chargés de la gestion des dépouilles doivent savoir comment la communauté enterre ses morts et identifier tous les risques connexes. Il s’agit s’une question très sensible pour les familles ainsi que pour la communauté, qui peut provoquer des conflits entre elles et les intervenants chargés de lutter contre l’épidémie. Avant d’entamer toute procédure, chaque étape du processus d’inhumation doit être expliquée à la famille. Il est très important de respecter la dignité du défunt.

Une fois que les dispositions ont été convenues et comprises, l’enterrement peut avoir lieu. Aucune inhumation ne devrait être réalisée sans accord. Les membres des équipes chargées des inhumations en toute sécurité et dans la dignité doivent posséder les compétences suivantes : 

  • Connaître la maladie responsable de l’épidémie, le virus ou l’organisme qui la cause et ses modes de transmission. 
  • Connaître les procédures à suivre pour s’occuper des dépouilles pouvant être contagieuses, y compris en matière de remise et de destruction des EPP si la maladie est hautement contagieuse. 
  • Faire preuve d’autodiscipline pour ce qui est de suivre les procédures correctement en toutes circonstances.
  • Être sensible aux besoins et aux croyances de la communauté. Les membres des équipes devraient posséder une formation en matière de communication et de soutien psychosocial.

Dans les cas où il est nécessaire de procéder à des inhumations en toute sécurité, des supports de formation spécialisés sont mis à disposition et un appui technique approprié doit impérativement être assuré.

Illustration 2. Équipement de protection personnel (EPP)

Personal Protection Equipment

Partie 1.4.4. Un monde, une santé

Certaines maladies humaines sont causées par les interactions avec des animaux et l’environnement. Les personnes en contact avec des animaux, des produits d’origine animale (tels que la viande, le lait ou les produits laitiers) ou des cadavres d’animaux sont exposées aux maladies que ceux-ci peuvent transmettre. Les maladies peuvent également être transmises des animaux aux humains par l’intermédiaire des insectes. Les animaux peuvent être contagieux même s’ils ne présentent aucun symptôme.

Un changement dans l’environnement peut exposer les hommes et les animaux à des maladies infectieuses. Par exemple, lorsqu’une population humaine occupe une nouvelle région, elle peut être davantage exposée aux maladies transmises par la faune locale. Les personnes sont aussi plus susceptibles d’attraper une maladie après une déforestation ou le développement d’une industrie. Les changements environnementaux exposent également les animaux à de nouveaux agents infectieux. Enfin, la popularisation des voyages et échanges internationaux permet aux maladies de se propager facilement et rapidement dans le monde entier.

Un monde, une santé, est une approche qui peut être appliquée à l’échelle locale, nationale, régionale et mondiale afin d’obtenir des résultats optimaux en matière de santé. Elle tient compte des interactions inévitables entre les personnes, les animaux, les plantes et l’environnement qu’ils partagent, ainsi que de l’environnement social, comportemental et physique.

Figure 6. Un monde, une santé

One Health FR

Une épidémie touchant les animaux et les hommes ne peut pas être éradiquée par un secteur seul, même si celui-ci déploie des efforts considérables. Il est essentiel que les professionnels de la santé humaine et animale collaborent étroitement.

Participez

Dressez une liste des maladies transmissibles de l’animal à l’homme. Savez-vous quelles mesures sont prises par les services de santé humaine et animale pour prévenir et combattre ces maladies? Que peuvent faire les volontaires pour soutenir leurs efforts ?

Les volontaires peuvent participer aux activités suivantes : 

  • Soutenir les campagnes de vaccination animale. 
  • Participer à la surveillance des maladies animales, tant pour ce qui est des animaux sauvages que domestiques. 
  • Aider à isoler et placer en quarantaine les animaux malades. 
  • Favoriser des comportements protecteurs, par exemple en s’assurant que les individus ne consomment pas d’animaux malades ou trouvés morts et qu’ils cuisent complètement les produits d’origine animale. 
  • Promouvoir l’utilisation d’EPP lors des contacts avec des animaux porteurs de maladies hautement contagieuses.