Groupe 1. Infections fécales-orales
Fiches maladies :
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Ce groupe de maladies comprend les maladies diarrhéiques aiguës (y compris le choléra) et d’autres maladies qui ne provoquent pas de diarrhées mais dont le mode de transmission principal est le même (hépatites A et E et fièvre typhoïde).
Diarrhée |
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Chez l’enfant (ou l’adulte), ce sont des selles liquides trois fois par jour ou plus. La diarrhée peut entraîner une telle perte d’eau et de sels minéraux que l’enfant se déshydrate (se dessèche). Non soignée, elle peut, dans certains cas, entraîner la mort. |
De nombreux enfants ont des diarrhées. Dans bien des cas, il est facile de les en guérir. Mais il arrive qu’une diarrhée se propage et cause une épidémie. Il existe différents types de diarrhées, lesquelles peuvent prendre la forme de selles aqueuses ou sanglantes. Le choléra est une maladie diarrhéique très virulente.
Comment ces maladies se transmettent-elles?
La transmission fécale-orale se produit lorsque des microorganismes des selles d’une personne infectée entrent dans la bouche de quelqu’un d’autre. Cela peut arriver si des matières fécales contaminent les aliments ou l’eau, ou lorsque des germes sont transmis des mains à la bouche parce que les mains ont touché des objets contaminés et n’ont pas été bien lavées ensuite.
Figure 14. Transmission fécale-orale
Quels symptômes provoquent-elles?
Ce sont surtout les enfants qui souffrent des formes graves de diarrhée. Ils ont alors des selles fréquentes et molles. Leur corps se vide de son eau et de ses sels minéraux. La maladie provoque aussi des maux de ventre, de la fièvre, des crampes, des nausées et des vomissements. Lorsqu’un enfant perd beaucoup d’eau, il risque de se déshydrater.
Dans les zones où cela est courant, de nombreux enfants attrapent l’hépatite A. La plupart ne présentent pas de symptômes. Certains souffrent des symptômes d’une maladie du foie : la peau et le blanc de l’œil jaunissent et l’enfant souffre de fièvre, de fatigue, de douleurs abdominales et de diarrhées. Un vaccin contre cette maladie existe. Dans les zones où l’hépatite A est rare, cette infection est plus sévère et touche principalement les adultes. L’hépatite E provoque les mêmes symptômes que l’hépatite A, mais elle est très dangereuse pour les femmes enceintes. c
Les personnes souffrant de fièvre typhoïde sont souvent atteintes d’une forte fièvre persistante. Elles peuvent aussi se sentir faibles, souffrir de maux de ventre ou de tête ou manquer d’appétit. Un vaccin protège de la fièvre typhoïde.
Il existe deux types de diarrhée particulièrement sévères :
- La dysenterie : du sang est évacué avec les selles.
- Le choléra : cette maladie provoque des symptômes plus sévères et donne des selles aqueuses ayant l’apparence de « l’eau de riz ».
Comment prévenir les épidémies?
Les épidémies d’infections fécales-orales peuvent être évitées en suivant quelques règles simples :
- Hygiène. Se laver les mains au savon à des moments critiques, en particulier après avoir été aux toilettes, après avoir nettoyé le derrière d’enfants et avant de faire la cuisine et de manger.
- Ne boire que de l’eau propre et salubre. En l’absence d’eau potable salubre (notamment d’eau en bouteille), faire bouillir, filtrer l’eau ou la traiter au chlore, et la conserver dans des récipients propres.
- Se nourrir d’aliments non contaminés en lavant légumes et fruits avec de l’eau salubre, en cuisant bien la viande et les autres produits d’origine animale, en conservant la nourriture dans des conditions d’hygiène et en réchauffant les aliments avant de les consommer.
- Mettre en place des installations d’assainissement (latrines) adéquates dans la communauté. Cela aidera à diminuer les risques de contamination de l’eau ou des aliments par les selles. On veillera en particulier à éliminer ou à enterrer les selles des enfants.
- Allaiter les nourrissons pendant les six premiers mois. Nourrir les jeunes enfants exclusivement par allaitement au sein permet de les protéger et d’éviter les diarrhées graves. L’allaitement au sein ne doit pas être interrompu lorsqu’un enfant est malade car il n’est pas la cause des diarrhées et il ne cesse de contribuer à sa survie.
Comment traiter les patients souffrant de ces maladies?
Face à un cas de diarrhée, il faut avant tout penser à remplacer l’eau et les sels que le malade perd par ses selles. Il est vital d’éviter la déshydratation. On y parvient en détectant la diarrhée aussi tôt que possible et en donnant au malade de l’eau, du sucre et des sels sous la forme de liquides préparés à partir des sachets de SRO ou faits maison, comme de l’eau de riz, de la soupe ou du lait maternel. Les compléments de zinc réduisent la durée des diarrhées. En cas de déshydratation sévère ou de choc, il est nécessaire d’administrer des liquides en intraveineuse au malade.
Les hépatites A et E provoquent généralement des infections légères chez les enfants ; en revanche, chez les adultes et en particulier chez les femmes enceintes, elles sont dangereuses et peuvent nécessiter une hospitalisation.
La fièvre typhoïde est traitée par antibiotiques.
Comment détecter une épidémie?
On soupçonne une épidémie de diarrhée quand bien plus de personnes, surtout d’enfants, que d’ordinaire, sont atteintes de diarrhée et déshydratées en même temps et que la maladie est plus sévère qu’à la normale.
On pense au choléra quand non seulement des enfants mais aussi des adultes sont atteints de diarrhée sévère et de déshydratation, et que certains en meurent.
On suspecte une épidémie d’hépatite lorsque de nombreuses personnes présentent les symptômes d’une maladie du foie (par exemple, jaunissement des yeux).
On soupçonne une épidémie de fièvre typhoïde lorsqu’un nombre anormalement élevé de personnes souffre de fièvre sans présenter de symptômes de maladies respiratoires.
Il est plus probable qu’une épidémie soit détectée rapidement lorsqu’une surveillance des maladies est en place. Une détection précoce permet d’intervenir rapidement, ce qui peut sauver de nombreuses vies.
L’épidémie |
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Qui ? Où? Quand? Pourquoi ? |
Que faire en cas d’épidémie?
Si une épidémie causée par une infection fécale-orale se déclare dans votre communauté, il y a plusieurs choses à faire :
- établir une relation de confiance avec la population;
- associer la communauté aux efforts de lutte contre l’épidémie;
- se familiariser avec la culture de la communauté;
- découvrir l’origine et la cause de l’épidémie (eau contaminée, latrines inadaptées ou pratiques d’hygiène laissant à désirer);
- traiter l’eau (la bouillir, la filtrer ou la traiter au chlore) et la conserver à l’abri de toute contamination;
- détecter les cas de la maladie;
- s’occuper des enfants déshydratés à domicile avec une SRO ou des liquides faits maison (eau de riz, soupe, lait maternel) et des compléments de zinc;
- orienter les enfants très malades et déshydratés vers les services de santé;
- enseigner l’hygiène aux communautés locales et aux familles ;
- mettre en place des points communautaires de réhydratation orale pour un traitement et un aiguillage rapides ;
- appliquer les procédures de sécurité pour la gestion et la crémation des dépouilles mortelles.
Apprenez
Lorsqu’on est à la recherche de cas de maladie diarrhéique, il est très important de savoir reconnaître la déshydratation chez les enfants. Vous serez ainsi en mesure de décider qui doit être traité à domicile avec des SRO et qui doit être orienté vers un centre de santé ou un hôpital.
Le tableau ci-dessous vous aidera à reconnaître la déshydratation et à en évaluer la gravité.
Tableau 4. Stades de déshydratation
Stade de déshydratation | Signes | Traitement |
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Pas de déshydratation | Peau revient rapidement en place lorsqu’elle est pincée, soif étanchée, urine évacuée, pouls fort. | SRO à la maison ; compléments de zinc pour les enfants jusqu’à 15 ans. |
Déshydratation modérée | Agitation et irritabilité, yeux enfoncés dans les orbites, bouche et langue sèches, soif accrue, peau revient lentement en place lorsqu’elle est pincée, urine peu abondante, larmes rares, fontanelles affaissées chez les jeunes enfants. | SRO et surveillance très étroite; compléments de zinc pour les enfants jusqu’à 15 ans. |
Déshydratation grave | Léthargie ou inconscience, bouche et langue très sèches, peau revient très lentement en place lorsqu’elle est pincée (test du pli cutané), pouls faible ou absent, pression sanguine faible, urine rare ou absente. | Dans un centre de santé ou un hôpital : traitement par voie intraveineuse, antibiotiques et SRO; compléments de zinc pour les enfants jusqu’à 15 ans. |
Que peuvent faire les volontaires?
Les volontaires peuvent jouer un rôle essentiel en matière de communication avec les communautés et de mobilisation de celles-ci. Ils peuvent encourager les gens à changer de comportement et à adopter des règles d’hygiène pour se protéger, eux et leur famille. Ils peuvent aussi enseigner aux personnes s’occupant des malades la réhydratation orale ainsi que l’importance de l’allaitement au sein, et conseiller aux parents et familles d’emmener les enfants très malades au centre de santé.
Les volontaires peuvent être attentifs aux nouveaux cas d’infection et en informer le personnel des services de santé. Ils peuvent aussi aider à établir l’origine et la cause de l’épidémie.
Les volontaires peuvent surtout :
- aider à détecter les cas de maladies dans leur communauté locale;
- aider les familles à identifier les signes annonciateurs de la déshydratation, en particulier chez les enfants ;
- aiguiller les personnes souffrant de déshydratation grave et de fièvre ou considérées comme à haut risque, telles que les personnes âgées et les femmes enceintes ;
- s’entretenir avec les membres des communautés touchées afin de connaître leurs préoccupations, peurs et pratiques courantes en matière d’eau, d’assainissement, d’hygiène et de soins communautaires;
- aider à mobiliser la communauté afin qu’elle agisse pour se protéger, et l’influencer pour qu’elle modifie ses comportements néfastes (en utilisant la communication pour le changement de comportement);
- apprendre aux mères et aux personnes s’occupant des malades à préparer des SRO pour les enfants déshydratés ;
- mettre en place et administrer des points de réhydratation orale dans les communautés touchées. Voir les lignes directrices et le manuel de formation de la Fédération internationale à ce sujet;
- alerter les autorités sanitaires des nouveaux cas ou des nouvelles flambées ;
- fournir un soutien psychosocial aux malades et à leurs familles ;
- dans le cas d’une épidémie importante, collaborer avec des partenaires Croix-Rouge/Croissant-Rouge dans les centres spécialisés dans le traitement du choléra ou les hôpitaux mobiles.
Participez
Dans votre groupe, débattez de la question de savoir si une épidémie peut être provoquée par une maladie gastro-intestinale. Étudiez les fiches maladies concernant ce type d’infection et sélectionnez les fiches actions et les messages à la communauté correspondants. Discutez avec votre facilitateur des similitudes et des différences entre les fiches propres à chaque maladie de cette catégorie. Notez que la même méthode est utilisée pour prévenir toutes les maladies de cette catégorie.