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Séance 3.2. Ce qu’il faut faire pendant la phase d’alerte

Dernière mise à jour 2022-03-08

À la fin de cette séance, vous serez en mesure : 

  • de comprendre quelles initiatives doivent être prises durant la phase d’alerte; 
  • d’expliquer ce qu’est l’évaluation d’une épidémie; 
  • de participer à la surveillance des maladies au niveau communautaire

Partie 3.2.1. Mesures à prendre pendant la phase d’alerte

La phase d’alerte commence lorsque des rumeurs courent au sujet d’une épidémie mais qu’elles n’ont pas été confirmées. Les rumeurs peuvent venir de la communauté (qui peut se plaindre, par exemple, du nombre important de cas de diarrhées) ou de l’extérieur (par exemple lorsque la grippe se propage dans une région ou un pays voisin). Pour certaines maladies, la phase d’alerte débute lorsque le premier cas est déclaré; pour d’autres, lorsque le nombre de cas commence à augmenter. Elle prend fin lorsque les autorités sanitaires confirment qu’il s’agit d’une épidémie (ou déclare que ce n’en est pas une)

Participez

Avant d’aller plus loin, dites au facilitateur ce que les volontaires devraient faire, selon vous, pendant la phase d’alerte. Inscrivez dans cet encadré toutes les réponses proposées par vous-mêmes et vos collègues.




La phase d’alerte commence lorsqu’on remarque ou qu’il nous est signalé des faits inhabituels ou que les cas d’une certaine maladie sont plus nombreux qu’en temps normal. Il y a plus de gens malades que d’habitude mais les autorités sanitaires n’ont pas encore confirmé qu’il s’agit d’une épidémie. À ce stade, on ne fait que le supposer.

Pendant cette phase, nous devons prendre certaines mesures pour nous préparer à une éventuelle épidémie.

  • Commencer à faire, dans la mesure du possible, une évaluation dans la communauté, en liaison avec les autorités sanitaires. 
  • Rester en contact avec la communauté, les autres volontaires, votre coordonnateur de section Croix-Rouge/Croissant-Rouge et les autorités sanitaires. 
  • Demander et participer à un cours de recyclage pour les volontaires travaillant dans la communauté.
  • Passer de la surveillance passive à la surveillance active et commencer à rechercher les nouveaux cas de maladie. Si nécessaire, adresser ces cas à une équipe médicale. (Voir partie 3.2.3.) 
  • Demander les ressources qui vous seront nécessaires pour gérer l’épidémie si elle est déclarée; les tenir prêtes et en place.
  • Commencer à collaborer avec la communauté afin de s’assurer que les messages de prévention concernant l’épidémie supposée sont adaptés à la culture locale.

Partie 3.2.2. Évaluation de l’épidémie

Dans le module 2, nous avons défini ce qu’est l’évaluation d’une épidémie. Nous avons expliqué comment il fallait procéder et où s’adresser pour obtenir des renseignements. Pour vous rafraîchir la mémoire, cherchez la définition dans le glossaire ou retournez au module 2. Chaque fiche maladie contient des informations spécifiques pour aider à évaluer l’épidémie

Partie 3.2.3. Surveillance

La surveillance

est un système créé pour détecter les nouveaux cas de maladie dans la communauté et orienter les malades vers les services de santé.

Elle consiste à recueillir, analyser et interpréter les données de manière organisée, permettant ainsi de détecter rapidement les épidémies et de surveiller les facteurs liés à l’apparition de la maladie.

En cas de catastrophe naturelle, il est particulièrement important d’avoir un système d’alerte avancée efficace, car cela peut sauver de nombreuses vies. Lorsque les communautés savent qu’une inondation, un typhon ou un tsunami est imminent, elles ont le temps de se préparer ou d’évacuer, ce qui réduit le danger pour leur vie. Cela vaut aussi pour les cas d’épidémie. Les populations qui comprennent les risques liés aux maladies et savent les prévenir sont moins susceptibles d’être touchées par une épidémie. Un système d’alerte précoce qui informe les communautés et les services de santé lorsque le niveau de maladie est anormalement élevé leur donne le temps de se préparer et d’intervenir lorsque le nombre de cas est encore faible. C’est pour cela que la surveillance est importante.

Les autorités sanitaires locales et nationales sont chargées de la surveillance courante de la santé publique. Un indice de référence est défini pour mesurer la fréquence des maladies infectieuses importantes dans un pays. Une épidémie est suspectée lorsque la fréquence d’une maladie infectieuse dépasse sensiblement l’indice de référence.

Les systèmes de surveillance s’appuient souvent sur le signalement des maladies par les prestataires de soins de santé ou les laboratoires. Pourtant, le système formel de surveillance sanitaire ne couvre pas toujours toute la population, toutes les zones ou toutes les formes de maladies. Par exemple, certaines personnes sont en dehors du système de santé, ou ne signalent pas les maladies dont elles souffrent. De plus, en cas de catastrophe naturelle (comme les séismes), le système de surveillance peut subir des perturbations. Dans de telles situations, la surveillance communautaire peut aider à détecter la progression d’une maladie.

La surveillance communautaire s’appuie sur la participation de la population pour détecter et signaler les faits de santé dans une communauté, intervenir afin d’y faire face, et en observer l’évolution. Elle repère les faits inhabituels, utilise de simples définitions de cas pour détecter des augmentations du nombre de personnes tombant malades, et prévoit la mise en place d’un système de communication (téléphone, SMS, papier ou vélo) avec un professionnel de santé qui peut se renseigner et confirmer si une épidémie est en train d’éclater ou non.

Elle renforce la surveillance de la santé publique et l’intervention en créant un lien entre les communautés et leurs structures sanitaires locales. La surveillance communautaire devrait toujours être menée en coordination avec le ministère de la Santé.

Pour faire de la surveillance, vous devez d’abord réunir des informations en observant la population et son environnement, puis vous en servir pour décider de ce qu’il faut faire pour se préparer à l’épidémie.

Selon les circonstances, on exerce deux types de surveillance :

  1. La première a lieu au cours de la phase de préparation. Pendant que vous vaquez à vos activités ordinaires (PSSBC, programmes d’eau et d’assainissement, etc.), vous tendez une oreille pour savoir si des maladies inhabituelles sont présentes, ou si des infections sont observées avec plus de fréquence que d’ordinaire. Prenez note des maladies touchant les humains et les animaux. Cette surveillance passive permet de détecter des maladies à un stade précoce et peut servir à avertir qu’une épidémie pourrait se déclarer. 
  2. La seconde est utilisée pendant une épidémie. Avec d’autres volontaires, vous recherchez activement de nouveaux cas de la maladie, dans le cadre de votre mission visant à promouvoir la santé et à gérer l’épidémie. Vous appliquez les définitions de cas, signalez les malades et les adressez aux services de santé pour examen et traitement. Il s’agit de la surveillance active.

Chacune des fiches maladies contient des informations sur les définitions de cas et indique comment contribuer à la surveillance. La chose la plus importante à retenir est que vous devez immédiatement informer le coordonnateur de votre section Croix-Rouge/Croissant-Rouge et le centre de santé le plus proche si vous-même ou des membres de la communauté êtes témoin de quelque chose d’inhabituel, par exemple d’une augmentation du nombre d’avortements bovins, ou de la mort soudaine de trois membres de la même famille.