Groupe 4. Infections respiratoires aiguës

Fiche maladie : 16. Infections respiratoires aiguës

Les infections respiratoires aiguës sont des maladies qui touchent les voies respiratoires. Elles peuvent être légères et ne causer que de la toux et quelques désagréments, mais elles peuvent aussi être très graves et s’accompagner de fièvre, de difficultés à respirer et de toux. Dans les cas les plus sérieux, elles peuvent entraîner la mort si elles ne sont pas traitées avec la rapidité et l’efficacité voulues. Ces maladies donnent lieu à des épidémies principalement lorsque les conditions de vie (maisons et tentes surpeuplées) en favorisent la propagation.

Pour certaines infections respiratoires aiguës, telles que la coqueluche, il existe un vaccin. Les maladies pour lesquelles c’est le cas ont été évoquées dans la section précédente.

Comment ces maladies sont-elles transmises?

Les infections respiratoires aiguës sont transmises par les fines gouttelettes diffusées dans l’air par la toux et les éternuements de personnes malades. Ces gouttelettes sont porteuses de germes et peuvent être respirées par d’autres personnes, qui contractent ainsi la maladie.

Quels symptômes provoquent-elles?

Les infections respiratoires aiguës peuvent être légères ou très sévères et peuvent entraîner la mort si elles ne sont pas soignées. En général, elles donnent de la fièvre, accompagnée d’une toux grasse (avec mucosités) ou sèche. Elles peuvent rendre la respiration très difficile chez les personnes infectées (généralement des enfants). Les enfants atteints d’infections respiratoires ont souvent le teint pâle et l’air épuisé.

Comment prévenir la propagation de ces maladies?

Il existe plusieurs moyens simples d’empêcher les infections respiratoires aiguës de se propager : 

• prendre de bonnes habitudes, telles que le fait de se couvrir la bouche et le nez lorsqu’on tousse et qu’on éternue et de se laver les mains. Ces gestes, qui réduisent la propagation des infections respiratoires, peuvent prévenir les épidémies et en atténuer l’impact si elles surviennent; 
• améliorer les conditions de logement et la densité d’occupation; de manière générale, diminuer la concentration de la population dans la communauté; 
• repérer ceux qui sont atteints d’une infection respiratoire avant qu’ils ne la transmettent à d’autres ; 
• orienter rapidement les enfants et les personnes vulnérables qui toussent ou ont des difficultés à respirer pour qu’ils soient traités sans délai; 
• prendre des mesures pour accroître la quantité de nourriture à la disposition de la population et sa qualité ;
• informer les membres de la communauté sur les infections respiratoires ainsi que sur les moyens de les prévenir et de les prendre en charge.

Que faire face à ces maladies?

Les infections respiratoires aiguës sont parfois difficiles à traiter et demandent l’intervention de professionnels de la santé. Le rôle des volontaires consiste principalement à détecter les cas et à les diriger vers les services de santé. Par ailleurs, ils peuvent aider les enfants atteints d’une infection de ce type en encourageant des pratiques nutritionnelles recommandées, notamment une alimentation fortifiante et un apport adapté en liquides (eau, jus et soupes).

Comment détecter une épidémie?

On suspecte une épidémie d’infection respiratoire aiguë lorsque beaucoup de gens ont de la fièvre, toussent et ont des difficultés à respirer, surtout s’ils vivent dans des conditions de promiscuité.

Que faire en cas d’épidémie?

Si une épidémie d’infection respiratoire aiguë survient dans votre communauté, les mesures suivantes doivent être prises :

•  établir une relation de confiance avec la population;
• associer les membres de la communauté aux efforts de lutte contre l’épidémie;
• se familiariser avec la culture de la communauté; 
• repérer les personnes malades et les orienter vers les services de santé; 
• améliorer les conditions de logement : mieux aérer si possible, et donner plus d’espace à chacun; • améliorer la nutrition et l’alimentation des enfants ;
• faire en sorte que les malades soient rapidement pris en charge dans les dispensaires et services de santé.

Que peuvent faire les volontaires?

Pendant une épidémie d’une maladie de ce groupe, les volontaires peuvent se rendre très utiles en faisant de la promotion sanitaire, ainsi qu’en repérant les malades et en les aiguillant vers les services de santé appropriés pour qu’ils soient soignés. Vous devriez notamment : 

• surveiller la propagation de l’épidémie avec l’aide de la communauté, en faisant du porte-à-porte pour évaluer les conditions de vie et repérer les personnes qui toussent et ont de la fièvre ainsi que des difficultés à respirer ;
• diriger les personnes atteintes d’infections respiratoires aiguës vers les services de santé ou un hôpital; 
• encourager ces personnes, en particulier lorsqu’il s’agit d’enfants, à consommer une nourriture et des boissons saines ; 
• améliorer les conditions de logement. Si possible, faire en sorte que l’air frais circule mieux et que les gens aient plus d’espace; 
• apporter un soutien psychosocial aux malades et à leur famille; 

1. promouvoir les bonnes pratiques en matière de santé :  encourager l’adoption de bons usages, comme celui de se laver les mains, ou de se couvrir la bouche et le nez lorsqu’on tousse ou éternue;
2. indiquer quels sont les symptômes des infections respiratoires ; 
3. expliquer aux parents et personnes s’occupant des malades la prise en charge des enfants touchés ; 
4. leur conseiller d’amener les enfants à un établissement médical; 
5. enseigner l’importance d’une bonne nutrition; 
6. encourager les gens à donner beaucoup à boire aux enfants malades.

Infections respiratoires aiguës et pandémies

Il n’y a actuellement pas de pandémie de grippe, car le germe qui la provoquera n’existe pas encore. Celui-ci apparaîtra lorsque certains aspects du germe de la grippe se transformeront (muteront).

Certains germes de la grippe apparaissent chez les animaux et mutent pour toucher les humains. Les oiseaux, les porcs et les chameaux ont causé des grippes ou des infections respiratoires qui auraient pu devenir des pandémies. Si un germe affectant les animaux peut muter pour infecter les humains, il peut muter de nouveau pour être plus facilement transmissible d’une personne à une autre. Une maladie grave rare devient alors une maladie grave qui peut se propager très rapidement à un grand nombre de personnes dans le monde entier parce qu’elles ne sont pas immunisées contre ce nouveau germe. C’est ce qu’on appelle une pandémie.

Si une pandémie survient, des millions de personnes peuvent tomber malades, et beaucoup risquent de mourir. De plus, une pandémie aurait des conséquences sur tous les aspects de la vie quotidienne. Les hôpitaux, par exemple, seraient surchargés de malades, les services de voyages devraient cesser, les écoles et d’autres établissements devraient fermer. Dans cette situation, le personnel local (comme les volontaires) apporterait une aide essentielle aux communautés pour surmonter les effets de la maladie, s’occuper des malades, prendre en charge la pandémie et, une fois finie, revenir à la vie normale.

Des pandémies de grippe se sont produites dans le passé. Il y a eu la «grippe espagnole» en 1918 et 1919, la «grippe asiatique» en 1957 et 1958, la «grippe de Hong Kong» en 1968 et 1969 et, plus récemment, la «grippe porcine», qui est apparue en 2009 mais n’était pas transmise directement par les porcs.

Comment les grippes aviaire et pandémique se transmettent-elles?

La grippe aviaire se transmet, chez les oiseaux, par leurs liquides, leurs plumes et leurs excréments. Elle peut se propager de la même manière chez l’homme et provoquer des cas de maladie. Elle peut éventuellement se transmettre à l’homme par la viande de poulets malades ou les œufs de poules ou d’autres oiseaux (morts ou vivants) infectés s’ils ne sont pas suffisamment cuits. Il convient de noter que la grippe classique touchant l’humain se transmet par voie respiratoire et non par voie fécale-orale.

La grippe pandémique, comme les infections respiratoires dont il a été question précédemment dans le chapitre, se transmet par les fines gouttelettes dispersées dans l’air par la toux et les éternuements. Ces gouttelettes sont porteuses de germes et peuvent être respirées par d’autres et les infecter eux aussi. Il est important de savoir que ces gouttelettes ne vont pas très loin, pas au-delà de 1,5 mètre environ. Cela signifie qu’en se tenant à plus de 1,5 mètre d’un malade, on a peu de risques d’attraper la maladie. C’est à retenir à propos de la grippe car, en cas de pandémie, il n’y a pas de meilleure mesure de prévention que de garder ses distances avec les malades (c’est ce que nous appelons la distanciation physique). Cela ne réduit pas l’importance de l’hygiène des mains, car les malades peuvent éternuer dans leurs mains et transmettre les germes lorsqu’ils saisissent les poignées de porte ou utilisent les mains courantes dans les bus, etc.

Quels symptômes provoquent les grippes aviaire et pandémique?

La grippe aviaire et la grippe pandémique chez l’homme peuvent provoquer des infections graves. Leurs symptômes sont très semblables à ceux d’une infection respiratoire aiguë classique et peuvent apparaître subitement : fièvre, toux, manque de souffle et, dans certains cas, frissons, nez qui coule, maux de gorge, fatigue, troubles gastriques ou perte d’appétit. Ces symptômes peuvent être très forts si les malades sont exposés au virus pour la première fois.

Comment prévenir la propagation des grippes aviaire et pandémique?

On peut prévenir la transmission de la grippe aviaire et d’autres maladies transmises par les animaux en dépistant la maladie à un stade précoce chez les animaux et en signalant ceux qui sont atteints. Les autorités vétérinaires doivent ensuite placer le cheptel potentiellement infecté en quarantaine; un test est réalisé pour vérifier l’infection et, s’il est positif, les animaux doivent être euthanasiés. Il est important d’informer les communautés au sujet du contact avec les volailles contaminées, en particulier des dangers liés à la préparation et à la consommation d’oiseaux malades (ou, dans certains cas, à la préparation de boudin). Bien cuire la viande et les œufs réduit considérablement les chances d’infection.

Que faire face à des cas de grippe pandémique?

La meilleure façon de procéder face à des cas de grippe pandémique est d’isoler les malades, de respecter les distances de sécurité dans la communauté et de diriger rapidement les personnes présentant des symptômes vers les services de santé. Quand une pandémie se déclare, beaucoup de gens atteints d’autres maladies ne peuvent pas se faire soigner parce que les hôpitaux et les dispensaires sont débordés. Cela signifie que ces malades devront être pris en charge par d’autres moyens. Le diagramme ci-dessous montre comment prendre en charge les personnes souffrant de la grippe dans la communauté et comment aider ceux qui souffrent d’autres maladies et peuvent ne pas réussir à se faire soigner parce que les hôpitaux et dispensaires sont débordés.

Figure 15. Propagation de la grippe pandémique

Que faire en cas de pandémie de grippe?

La meilleure façon de faire face à une épidémie ou à une pandémie est d’être bien préparé. La Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge participe aux efforts déployés à travers le monde pour se préparer à une pandémie de grippe et collabore avec les Sociétés nationales, les gouvernements et de nombreux autres partenaires nationaux et internationaux.

Si une pandémie se déclare, les volontaires peuvent apporter leur aide de plusieurs manières, notamment en : 

• évitant de tomber eux-mêmes malades. Respectez scrupuleusement les distances de sécurité, lavez-vous bien les mains et conformez-vous aux autres pratiques d’hygiène recommandées. Utilisez un EPP en milieu clinique. 
• ralentissant la propagation de la maladie en apprenant à la population à tenir ses distances avec les malades et à adopter de meilleures règles d’hygiène (promotion des pratiques sanitaires recommandées). 
• aidant à maintenir les infrastructures publiques. La pandémie risque de désorganiser bien des services (eau et assainissement, écoles, établissements de santé et systèmes de transport entre autres). Il y aura du travail à faire pour maintenir ces services en état de fonctionnement. 
• s’occupant des personnes souffrant d’autres maladies. Pendant que les établissements médicaux traitent les patients atteints de grippe, il est possible qu’ils n’aient pas le temps de soigner les autres. Ceux-ci devront être pris en charge par d’autres services de santé ou par la communauté.

Que peuvent faire les volontaires?

En cas de pandémie de grippe, les volontaires seront l’un des piliers des efforts déployés par les Sociétés nationales. Il vous sera demandé d’assumer les tâches énumérées ci-dessus.

Participez

Avec votre groupe, discutez d’une éventuelle épidémie d’infection respiratoire aiguë dans votre localité. Consultez les fiches maladies relatives à ce type d’infection et choisissez les actions et messages à la population adaptés pour chaque fiche. Échangez avec votre facilitateur au sujet des similitudes et différences entre les fiches correspondant à chaque maladie de cette catégorie.

Il est important de prendre conscience que la promotion des bons usages en cas de toux, du lavage des mains, du respect des distances de sécurité, de la vaccination des enfants de moins de cinq ans et d’une orientation rapide vers les services de santé sont les moyens les plus efficaces pour en finir avec les épidémies de maladies de cette catégorie. Examinez les difficultés liées au changement de comportement dans votre communauté.

Étudiez la différence entre les épidémies et les pandémies.

Comparez le rôle des volontaires dans ces deux situations.